L’aikishintaiso est un art martial intérieur qui permet de livrer une bataille contre la violence elle-même, celle qui pourrait être dirigée involontairement vers les autres, et celle qui est souvent dirigée inconsciemment contre soi-même.

L’atelier personnalisé d’aikishintaiso s’adresse à toute personne adulte qui veut entreprendre un travail intérieur pour mieux se connaître, pour comprendre à quelles obligations de loyauté elle est inféodée, qui veut accéder à la partie cachée de soi. Car c’est là, à l’intérieur de soi qu’il faut chercher les racines de la violence, celle que l’on subit et celle que l’on exerce.

La violence est une mauvaise herbe qui pousse dans les failles identitaires.

Quelles sont-elles ?

Notre identité est issue d’un « je » inconditionné, vous êtes vous-même et personne d’autre, et le corps atteste de cela. Mais vous êtes aussi né de deux racines, un père et une mère qui vous relient à des familles et cela est une part d’identité reçue qui crée des obligations de loyauté à différents niveaux de votre conscience. C’est toujours en partie su et en partie ignoré. C’est par l’élaboration d’une éthique personnelle, c’est-à-dire de valeurs permettant un accès à toute altérité, une vision du monde, que l’identité se construit dans son unité. Le prix de l’unité en soi est de ne pas diviser l’autre. Il est donc nécessaire de connaître la frontière entre soi et tout ce qui est autre que soi, et pour y parvenir, il convient de mettre soi-même les limites de soi. Cela n’est possible qu’en intégrant en soi ce dont nous sommes issus, sinon, restant divisés, nous projetons cette division vers autrui et nous trouvons contraint de rejeter toute altérité, d’attaquer l’identité dans l’autre.

Votre corps ne devrait être occupé que par vous. Les tensions psychiques que créent les obligations de loyauté à des systèmes dont vous êtes issus qui ont une histoire traumatique divisent votre corps et divisent votre conscience. Vous aspirez légitimement au bonheur mais une partie de vous est sous emprise et vous impose, par exemple, de répéter une histoire familiale pour réparer les conséquences d’un drame ayant impliqué les générations qui vous ont précédé. Cette division entre construire votre vie, regarder vers l’avenir, et réparer le passé est toujours une cause de souffrance. Elle remet en question de manière permanente votre identité, crée des doutes sur vous-mêmes. Vous êtes pris entre deux vouloirs contradictoires, ce qui invalide votre conscience comme sujet, le principe même du sujet étant son unité et son unicité, celles-là même qui s’expriment par sa capacité à décider. Alors, comme toujours quand l’identité est remise en question, la réponse est la violence, exercée parfois contre les autres et toujours contre soi. Cela commence par la répression de vos pensées et de vos émotions puis, si cela ne suffit pas, la pathologie ou l’accident.

Vos actions sont gouvernées par une entité fluctuante, un partage du pouvoir sur vous entre la part de vous-mêmes qui persiste et se défend et des fragments des consciences transgénérationnelles qui survivent en vous pour se réparer. Divisés, vous n’êtes pas capables de garantir vos frontières vers autrui et en risque permanent d’invasion, ce qui déclenche de l’agressivité défensive.

La solution consiste à réparer pour se libérer et retrouver son unité.

Comment pouvons-nous réparer ce que bien souvent nous ignorons ?

Heureusement, inhiber, refouler, souffrir, tout cela s’écrit sur le corps. La présence d’intrus qui divisent votre conscience est visible sur le corps. Cela, nous savons le voir et l’analyser.

La technique de l’aikishintaiso nous permet d’y remédier. Nous sommes capables en vous indiquant les gestes à faire, d’induire un mouvement de prise de conscience des obligations auxquelles vous êtes soumis, de libérer les angoisses et les émotions qui en résultent, et ainsi, de réparer le passé. Dès lors, la libération qui a lieu produit le retour à l’unité dont la conséquence immédiate est la pacification de votre conscience, l’arrêt de la violence, l’arrêt de la souffrance. Il n’existe pas de paix sans liberté. La condition première de la liberté est l’unité de tout sujet. Vivant dans votre unité, vous abolissez toute souffrance en vous mais surtout, vous n’êtes plus une menace potentielle pour l’unité des autres qui dès lors, vous perçoivent comme pacifique et ne songent pas à vous agresser. Ainsi, avec le travail d’Apat, vous participez aussi à l’apaisement dont notre société a grand besoin.

André Cognard